[ PODCAST ] MÉDECINE ESTHÉTIQUE ET PRÉVENTIVE

J'ai eu le plaisir d'échanger sur la médecine esthétique et la médecine préventive avec Isabelle Meurgey, médecin morphologue et anti-âge.

Pour retrouver son actualité c'est par ici

Alizée  : Merci d'avoir accepté d'échanger avec moi sur le sujet de la médecine esthétique, anti-âge et préventive. Première question, est-ce que vous pouvez vous présenter ?

Isabelle : Oui, bien sûr. Je suis médecin, le docteur Isabelle Meurgey et donc je pratique, depuis 26 ans maintenant, la médecine esthétique, la médecine anti-âge, la médecine préventive.

Alizée  : Et est ce que vous pouvez me dire la différence entre la médecine esthétique et la médecine anti-âge ?

Isabelle : Oui, alors il y a des différences et des choses qui se regroupent mais il y a des différences.

La médecine esthétique, on va s'occuper vraiment de la surface de la peau, du visuel, de notre aspect esthétique extérieur. Donc la médecine esthétique, ça va être des injections d'acide hyaluronique, ça va être des techniques de peeling, de laser. Ça va être la cryolipolyse, ça va être toutes ces techniques qu'on peut faire en cabinet et qui ne sont pas de la chirurgie. Ça va être la pose de fils tenseurs, enfin bon il y a énormément de techniques. Utilisation d'appareils ultrasons, etc. qui vont améliorer la qualité de la peau, qui vont pouvoir combler des rides à l'extérieur ou diminuer un amas graisseux, ou améliorer le relâchement cutané. On peut faire plein de choses en médecine esthétique. C'est vrai que moi, depuis 26 ans, j'ai vu les techniques vraiment évoluer, se développer et donc c'est vrai qu'on peut pallier vraiment à la chirurgie avec la médecine esthétique.

La médecine anti-âge, c'est une médecine plus préventive. On va prévenir le vieillissement, donc on va pouvoir commencer la médecine anti-âge très jeune parce que c'est vraiment de la médecine de santé, de prévention. Donc c'est pas que sur l'esthétique et le vieillissement extérieur. Mais on va aussi prévenir le vieillissement de nos organes, de nos fonctions internes, qui vont avoir forcément une réflexion sur l'extérieur aussi. Si on est en bonne santé à l'intérieur, si on se nourrit bien. Donc la médecine anti-âge, on va faire attention à ce qu'on mange, à notre mode de vie. On connaît maintenant toutes les effets de l'épigénétique qui ont été démontrés, c'est à dire l'influence de notre mode de vie sur notre santé, le développement ou non de maladies. En médecine anti-âge, on va vraiment s'occuper de la santé holistique de la personne dans sa globalité, on peut utiliser des techniques différentes. Donc, comme je vous disais, la nutrition, la micro nutrition, la gestion du stress, puisqu’on connaît vraiment l'influence du stress sur le développement de maladies et sur la qualité de la peau également. On va voir un petit peu si la personne a un bon mode de vie : “Est-ce qu’il bouge assez ?”, plus que faire du sport, c'est bouger et mobiliser son corps. “Est-ce qu'il est heureux dans sa vie ?” En fait, tout ça compte. Moi, j'aime beaucoup la médecine anti-âge parce qu’on est vraiment sur la santé. On connaît très bien les personnes qui viennent nous voir parce qu'on fait des interrogatoires vraiment très, très poussés. On connaît tout de leur vie, mais pour justement essayer de les coacher pour améliorer la qualité de leur santé par leur mode de vie, par des bilans biologiques très poussés par une complémentation micronutritionnelle vraiment personnalisées... Vraiment, dans la médecine anti-âge, c'est vraiment très personnalisé. On ne fait pas la même chose à tout le monde. On ne donne pas les mêmes compléments alimentaires à tout le monde. C'est une médecine participative, c'est à dire que les gens participent à leur santé. Et c'est ça qui est aussi intéressant, c'est qu'ils ne vont pas voir le médecin passif en disant “Voilà, j'ai un problème, je suis malade j’ai si j'ai là, faites quelque chose pour moi Docteur”, c'est vraiment on les aide à participer à leur bonne santé et ça, c'est vraiment quelque chose qui me parle beaucoup plus et qui m'intéresse beaucoup plus. Éviter que les gens tombent malades ou vieillissent trop vite, plutôt que de les soigner quand c'est déjà arrivé. Pour moi, la médecine devrait être ça dès le départ, on devrait prévenir des maladies.

Alizée  : C’est ça, il y a l'idée de prévention et de prise en charge globale aussi de la personne.

Isabelle : C’est très global et c'est pour ça que j'ai développé beaucoup d'outils différents dans ma pratique. Par exemple, je voyais des gens pour des prises de poids et au début, je prescrivais comme tout le monde, comme je savais à l'époque, c'est à dire des régimes. Voilà, vous allez maigrir. Mais en fait, en revoyant les gens revenir dans mon cabinet en ayant repris du poids, etc, je me suis interrogée et je me suis dit il y a peut être autre chose à faire que des régimes draconiens pour perdre du poids. Pourquoi cette personne prendre du poids par exemple ? Quelle est la cause ? Et donc en cherchant comme ça les causes, on va essayer d'aller aux causes les plus profondes. Eh bien, on va trouver et on va les aider. Par exemple, pour le poids moi, je fais beaucoup de gestion du stress, c'est à dire je fais de l'EMDR ou de l’auriculothérapie, des techniques qui jouent sur le système nerveux parce que les gens, si on leur donne un régime, mais qu’au bout d'une semaine, ils vont avoir des compulsions sucrées, des frustrations, etc, et que leurs problèmes de compulsion au sucre n'est pas réglé. Mais ça ne sert à rien, ou alors les personnes vont maigrir et vont tout reprendre après. Donc pour moi ça n'a aucun intérêt. Donc voilà, moi c'est ma façon de travailler pour le poids mais aussi pour tout, même pour les rides, pour la qualité de la peau. Moi, je vois des patientes, parfois qui ont de l'acné, qui viennent pour des peeling. Elles connaissent pas la médecine anti-âge, elles connaissent pas tout ça. Elles viennent pour l'esthétique, pour des boutons, l'acné récurrente, etc et je ne peux pas m'empêcher de leur demander “Qu'est ce que vous mangez ?” “Qu'est ce que vous mettez sur votre peau ?” et je vais les prendre dans leur globalité. Je vais leur faire des peeling pour améliorer la qualité de leur peau. Ça marche très très bien. C'est un très bon traitement, mais si elles ne changent pas leur façon de manger, si elles ne changent pas leur mode de vie, ça va revenir aussi tout le temps donc...Donc voilà, c'est vraiment une façon globale de prendre les gens en charge. Et même pour l'esthétique, je peux pas m'en empêcher. Et les gens sont contents d'ailleurs quand ils viennent même que pour l'esthétique, parce qu'ils ont une solution durable et pérenne.

Alizée  : C'est super intéressant. Merci beaucoup. Et est-ce qu’il existe une différence entre la médecine de prévention et la médecine anti-âge dans le sens où, quand on dit prévention, on a souvent l'impression qu'on fait ça quand on est jeune. Souvent, on m'a demandé (moi ce sont des produits que je propose) “Est ce-que les produits on peut les proposer aussi à mes parents, à ma mère ?” Ou est-ce que à partir 40 ans, c'est trop tard, souvent on nous dit ça.

Isabelle : En fait, le terme médecine anti-âge, j'aime pas du tout, mais bon, ça s'appelle comme ça. Déjà le mot anti, ça veut dire contre quelque chose. L'âge, ce n'est pas quelque chose de mauvais. Enfin voilà, on a l'âge qu'on a et ce qui compte, c'est vraiment effectivement de vivre vieux, en bonne santé, peu importe quel âge, d'être bien à tous les âges. En fait. Parce que tous les âges sont intéressants, tous les âges nous apportent quelque chose. Donc il n'y a pas à lutter
contre l'âge. Donc c'est déjà un terme que j'aime pas du tout. Mais bon, on parle de médecine anti-âge, donc on est bien obligé de se plier à ce terme là. Mais moi, j'aime bien le terme de médecine fonctionnelle. Je vais dire on regarde les fonctions. J'aime bien le terme de médecine préventive qui correspond en fait à la médecine anti-âge. Mais la médecine anti-âge, on peut la commencer à 20 ans ou même à 15 ans. On peut apprendre à nos enfants à bien vieillir, à bien
se nourrir, à être en bonne santé dès leur enfance. Donc, la médecine anti-âge, ce n'est pas réservé aux personnes ménopausées ou au dessus de 40 ou 45 ou 50 ans. C'est vraiment un mode de vie, c'est vraiment une médecine préventive. Donc il n'y a pas d'âge pour commencer la médecine anti-âge.

Alizée  : Ça c’est top, merci. Est-ce que vous pourriez, de façon assez vulgarisé on va dire, expliquer le processus du vieillissement de la peau.

Isabelle : Alors dans le vieillissement, il y a plusieurs facteurs. Il y a les facteurs intrinsèques, c'est à dire que on vieillit, notre peau vieillit et une fois qu'on avance en âge, nos cellules se divisent moins. Par exemple, un fibroblaste qui est la cellule dans la peau qui va fabriquer le collagène, l'élastine, etc. A 20 ans, il marche à fond, il en fabrique un maximum. On a une peau bien plus pulpée, etc, bien dense, bien hydratée. Et puis, au fur et à mesure des décennies qui passent, et bien les cellules du corps, elle, fabriquent moins de cellules. Elles se divisent moins rapidement. Ce qui fait que le fibroblaste aussi dans la peau il va se diviser moins vite. Et donc on va fabriquer moins de collagène, moins d'élastine, la peau va retenir moins l'eau etc. Donc ça c'est le vieillissement intrinsèque. On n'y peut pas grand chose, c'est comme ça.

Après, on a le vieillissement qui peut être accéléré par des facteurs extrinsèques, c'est à dire des facteurs extérieurs. Par exemple, le plus gros, la plus grosse source de vieillissement de notre peau, c'est le photovieillissement. L’héliodermie on appelle ça, c'est à dire le vieillissement lié aux UV, aux UV extérieurs, donc surtout les peaux blanches qui vieillissent énormément avec les UV et donc c'est vrai que là il y a un moyen d'agir pour freiner un peu ce photovieillissement. Après, dans les facteurs extrinsèques, on va avoir une mauvaise alimentation, du stress oxydatif. Tout ça, ça va accélérer aussi le vieillissement cutané. Donc il y a plusieurs facteurs internes et externes.

Alizée  : Et est ce que, par exemple, une question que j'ajoute manger très sucré, ça peut augmenter significativement le vieillissement de la peau ?

Isabelle : Alors le sucre, c'est la pire drogue et c'est la pire chose qu'on puisse faire à notre corps, manger trop de sucre. Mais quand je dis sucre, c'est glucides, glucides rapides, le pain blanc, le riz blanc, les farines blanches. C'est pas que le morceau de sucre qu'on met dans son café ou les pâtisseries, c'est vraiment si vous voulez le sucre, on appelle ça la glycation. Ce que ça fait sur le corps, c'est comme si vous mettiez du caramel dans votre corps. Donc vous imaginez que le caramel, dans les articulations, dans la peau, ça fait des tâches. Donc voilà,
ça aide pas, ni la santé, ni à freiner le vieillissement.

Alizée  : Exactement. Et tout à l'heure, quand vous parliez de stress oxydatif, pour un petit peu expliquer, je pense que ça regroupe par exemple la pollution.

Isabelle : Oui, tout à fait. La pollution, les facteurs environnementaux, toutes les cochonneries qu'on a aussi dans notre alimentation, dans ce qu'on respire, dans ce qu'on mange, dans ce qu'on boit. Et ça ne manque pas.

Alizée  : Et est-ce que vous auriez des soins cosmétiques, des exemples de soins cosmétiques à nous donner, des catégories de soin on va dire, qui permettent de ralentir le vieillissement de la peau.

Isabelle : Alors, dans les cosmétiques, il faut savoir que la plupart des cosmétiques ne passent pas la barrière cutanée. Donc les cosmétiques de base, ils vont hydrater la couche superficielle de peau, donc c'est déjà très bien. Donc c'est bien d'avoir des cosmétiques qui ont des bons facteurs hydratants dans leur formule, notamment par exemple l’acide hyaluronique qui est très connu et qui est mis maintenant dans beaucoup de cosmétiques. Et c'est vrai que les acides hyaluroniques vont permettre de retenir l'eau dans la peau et donc d'améliorer cette hydratation de la peau, c’est ce qui se voit vraiment en surface. Quand la peau est déshydratée, elle fait plus vieille, c'est sûr. Mais après, il y a certains ingrédients qu'on peut mettre dans les cosmétiques qui peuvent passer la barrière cutanée, notamment les rétinoïdes. Donc les rétinoïdes, c'est tout ce qui est dérivé de l'acide rétinoïque. Donc il y a les rétinoïdes, il y a les, les acides de fruits aussi également qui peuvent passer. Et donc ces ingrédients vont permettre de réactiver le renouvellement cellulaire. Comme je vous ai dit tout à l'heure, tout se met au ralenti un petit peu dans le vieillissement et donc ça permet de renouveler les cellules de peau plus rapidement. Tous ces actifs rétinoïdes. Après dans les actifs, dans les cosmétiques, il y a aussi la vitamine C, qui est un très bon antioxydant qui passe aussi la barrière et qui agit comme antioxydant par exemple. Ça aide à gérer les mélanocytes, qui sont les cellules qui fabriquent la mélanine, donc le pigment de la peau. Donc, pour avoir un teint plus lumineux, voilà. Je pense que ce sont les principaux. Après, il y a d'autres actifs, mais qui vont agir dans la texture et dans la surface de la peau.

Alizée  : Je sais pas s'il faut préciser, mais quand on dit que ça passe la barrière de la peau, c'est que ça va directement dans le derme. Et du coup, comme c’est là qu’il y a les cellules...

Isabelle : Oui, parce qu’il y a plusieurs couches dans la peau. Il y a le derme superficiel...Enfin il y a la membrane basale, donc c'est une petite membrane. Et en dessous, il y a toutes les cellules qui vont fabriquer les actifs dans la peau, qui vont fabriquer la mélanine, les fibroblastes, etc Et donc cette barrière cutanée, elle est très importante parce qu'elle nous protège des choses extérieures qui peuvent rentrer dans notre corps. C'est vraiment une protection cette barrière cutanée. Mais du coup, cette protection fait qu'il y a plein de choses qui ne peuvent pas passer cette barrière, parce qu'elles sont trop importantes de taille etc donc c'est pour ça que souvent les cosmétiques ils vont avoir une action assez en surface, notamment l'acide hyaluronique. Mais c'est ce qu'on recherche aussi. Une hydratation de surface, il y en a très peu, à part l'acide rétinoïque, la vitamine C. Il y en a peut être d'autres que j'ai oublié, mais ce sont ces principaux qui vont pouvoir passer cette barrière.

Alizée  : Et quels actes de prévention anti-âge vous conseilleriez à une personne qui a 20 ans ?

Isabelle : 20 ans...oui, 20 ans, on voit la vie devant nous.

Alizée  : Oui haha.

Isabelle : On pense pas du tout à se protéger du soleil. On pense pas du tout à mettre notre crème de protection... on fume... on ne dort pas...

Alizée  : On ne se démaquille pas.

Isabelle : On ne se démaquille pas...Bon ben si on peut commencer un petit peu à y penser. C'est vrai qu'il faut que jeunesse se passe, mais bon, les bonnes habitudes se prennent assez tôt en fait. Et si on peut avoir cette conscience là, par exemple, de s'exposer trop au soleil... On peut ne pas voir les méfaits tout de suite, mais 20 ans après, on peut...Moi, personnellement, je parle de mon cas personnel. À 20 ans, je me suis trop exposée au soleil, j'avais pas les mêmes notions qu'aujourd'hui et du coup, mon décolleté s'est retrouvé plein de taches à 37 ans par exemple. Donc si on peut éviter ça. Maintenant, bien sûr, je m'expose très modérément au soleil parce qu'il a du bon aussi. Mais il faut savoir s'exposer au soleil d'une certaine façon, protéger son visage pour pas augmenter le photovieillissement. Mais le soleil, vous savez aussi que ça fait du bien pour synthétiser notamment la vitamine D qui est très importante aussi pour la santé. Donc ce n'est pas à bannir complètement, mais c'est à utiliser avec parcimonie et intelligence en protégeant les zones qui vieillissent aussi le plus vite et pas s'exposer pendant des heures non plus. Donc à 20 ans, si on peut commencer à prendre conscience de ça, peut être prendre conscience aussi de ce qu'on mange, de ce qu'on boit, ne pas trop fumer et de commencer à faire attention à son mode de vie, d'essayer de dormir suffisamment, de prendre ces habitudes là, oui.

Alizée  : À 20 ans le sommeil peut avoir une influence sur le vieillissement de la peau ? Ou non, c'est juste prendre des bonnes habitudes.

Isabelle : Non, je ne pense pas que ça ait une influence à 20 ans, mais c'est juste histoire d'avoir conscience de ça et de prendre les bonnes habitudes. C'est vrai que même si on fait des exceptions, c'est normal. À 20 ans, on s'amuse aussi, on dort pas forcément. À 10 h, on éteint pas les lumières. Il faut voilà. Il faut juste avoir conscience qu'il faudra s'y mettre. Il faudra y penser et puis peut être aussi, par exemple, l'alimentation, ça, on peut commencer à faire attention très jeune. Ça dépend un petit peu de l'éducation qu'on a eue aussi à ce niveau là. Mais oui, manger le plus simplement possible des bons aliments. Évitez la junk food, l'alimentation industrielle.

Alizée  : C'est vrai que ça demande beaucoup de choses, mais après plus on avance dans l'âge, plus ça parait logique, mais au début... Et j'avais aussi la même question pour quand on a 25 ans, parce que personnellement, c’est à 25 ans que j'ai commencé à avoir l'air fatigué. Je n'ai pas compris au début que c'était les premiers signes de l'âge. Mais oui, j'avais le teint plus terne. J'ai, bon là ça ne se voit peut être pas, mais j'ai commencé à avoir des tâches ici. Je me suis beaucoup exposée avant.

Isabelle : Mais ça, c'est le soleil. Oui, oui.

Alizée  : C'est ça. Et du coup, c’est à 25 ans que j'ai commencé à avoir des petites ridules au bord des yeux et c'est là que je me suis dit “Mais comment ça marche ?” Le vieillissement de la peau, et c’est là que j’ai compris tout ça. Et du coup, à 25 ans, en tout cas moi, je me suis sentie vraiment prête à commencer à mettre en pratique tout ce que vous dites.

Isabelle : Il y a une maturité, oui, il y a une maturité un peu plus grande à 25 ans. Mais oui, il faut commencer effectivement tout ce que j'ai dit tout à l'heure, plus des routines, aussi. Bien se démaquiller, bien nettoyer sa peau, mettre des bons produits, se protéger des UV. Tout ça, ce sont des habitudes à prendre. Bien dormir et dormir un nombre d'heures suffisant.

Alizée  : Et à 25 ans, il y aurait des choses à rajouter pour cette prévention anti-âge. Est ce qu'il y a peut être certains cosmétiques qu'il faudrait commencer ?

Isabelle : Oui, des cosmétiques, des acides de fruits, Même, les acides de fruits, on peut commencer très jeune parce que, par exemple, les acides de fruits c'est un peu universel. Ça marche sur les peaux grasses, acides de fruits, rétinol. C'est un peu les mêmes principes, de réactivation du renouvellement cellulaire. Ça marche sur les peaux grasses, ça resserre les pores, ça vide les glandes sébacées. Donc des patientes jeunes à peau grasse, par exemple, elles peuvent en bénéficier. Ça marche sur les rides également par un renouvellement cellulaire. Donc on peut commencer à en mettre. La vitamine C, qui est un antioxydant, vous qui me disiez que vous commencez à avoir des petites tâches, on peut mettre la vitamine C. L' acide hyaluronique qui est un bon hydratant. C'est vrai qu'on est souvent déshydraté. Il faut aussi penser à boire ça je ne l’ai pas dit. Prendre des bonnes huiles aussi, parce que la peau aussi, c'est un mélange hydrolipidique. Il n'y a pas que de l'eau, il y a aussi des graisses et il y a des graisses aussi qu'on peut prendre pour améliorer la qualité de la peau, notamment les oméga 6. Ce sont des choses qu'on peut commencer dès 20 ans, 25 ans, des routines qu'on peut, commencer sans problème.

Alizée  : Et à 30 ans, quand on commence à avoir des petites ridules, est-ce là il y a des actes de médecine esthétique ou préventive qu'on peut faire en cabinet ?

Isabelle : À 30 ans, oui, on peut commencer à faire de la mésothérapie, des skin booster, des peeling... Bon les peeling on peut commencer plus jeune, mais plutôt des soins d'hydratation, des soins de nutrition de la peau. C'est vrai que la mésothérapie est une bonne technique pour ça. Ou si on parle des skin booster, c'est un petit peu plus fort, entre guillemets, que la mésothérapie dans le sens ou l'acide hyaluronique est un petit peu plus dense et donc ça permet de donner du glow à la peau. Comme l'acide hyaluronique attire l'eau et bien ça retient l'eau dans les cellules, on a un aspect vraiment glow bien hydraté de la peau et lumineux. On peut faire ce genre de soins, on peut faire... Après, ça dépend de la qualité de la peau de chacun. Mais on peut faire du laser si on a une peau plutôt à tendance grasse, acnéique, ou une peau un petit peu avec des pores dilatés ou des petites cicatrices de l'acné de notre adolescence, on peut faire du laser ou des peeling un peu plus fort, plus profonds, sans tomber dans les excès de la médecine esthétique. Là, ce sont des actes qui agissent plus sur la qualité de la peau.

Alizée  : Et quand vous parlez des skin booster ce qui est intéressant, c'est qu'on va venir directement injecter par exemple la vitamine C ou l'acide hyaluronique, dans la peau pour être sûr que les actifs vont fonctionner.

Isabelle : C'est ça. On injecte même les skin booster, souvent, on les injecte avec une petite canule. Voyez comme ça en éventail pour bien napper un peu la joue, par exemple, ou la zone qu'on veut bien, ou on fait tout le visage. Et ça permet déjà de ne pas piquer trop, donc de faire des bleus ou des choses comme ça. Mais ça permet de bien répartir le produit un petit peu partout. Ce n'est pas un aspect de l'acide hyaluronique réticulé qui va gonfler ou... c'est vraiment pour améliorer la densité et la qualité de la peau.

Alizée  : Très bien, merci beaucoup. Est ce qu'il y a des soins cosmétiques qui permettent d'entretenir ces actes de médecine préventive ?

Isabelle : Oui, oui. Souvent, on est aussi... Notre rôle, c'est de conseiller, de faire des conseils cosmétiques en fonction de la qualité de la peau, de la personne, de son âge, etc et de ce qu'on a fait comme acte. Bien sûr, si ce sont des actes un petit peu agressif comme un laser qui va un peu agresser la peau, on va d'abord donner des soins réparateurs pendant au moins une semaine. Parce que la peau, elle, se refait bien, après une semaine. Même après un peeling, on va donner des soins réparateurs de la peau et après on peut donner des soins cosmétiques plus actifs en fonction du problème de peau qu’on a, aussi bien des soins hydratants que des soins de réactivation des cellules. Donc aussi bien de l’acide hyaluronique que les rétinoïdes, le rétinol, les acides de fruits. Et si la peau est tâchée et a plutôt tendance à avoir des problèmes de teint, de tâches, on va donner plutôt aussi, favoriser des antioxydants, comme la vitamine C par exemple. Mais il y en a d'autres. Ce sont les soins de base qu'on peut donner sur mesure.

Alizée  : Et alors, on en a un petit peu parlé tout à l'heure. Mais est ce qu'il existe une alimentation anti-âge ?

Isabelle : Oui, il y a une alimentation anti âge. D'ailleurs, j’ai écris un article là dessus il n'y a pas très longtemps. En fait, elle est basée sur plusieurs principes, l’alimentation anti-âge. C'est d'abord, la base, c'est une alimentation anti inflammatoire, puisque l'inflammation du corps fait qu'on va développer des maladies. Par exemple, le diabète, des maladies métaboliques. Et cette inflammation du corps va aussi nous faire vieillir plus rapidement. Donc, cette alimentation anti-inflammatoire, elle est basée vraiment sur une alimentation riche en antioxydants. Et les antioxydants, on va les trouver dans tous les fruits et les légumes bio de préférence pour éviter de manger des pesticides en même temps. Si on peut avoir une alimentation cultivée pas très loin de chez nous, c'est encore mieux et une alimentation riche en micronutriments. Ce n'est pas l'alimentation, la tomate qui n'a pas de goût, etc c'est vraiment les fruits et des légumes qui ont du goût. Plus ils ont du goût et plus ils sont riches en micronutriments, en antioxydants.

Alizée  : Vous avez une préférence pour des légumes et des fruits crus. Ou est ce que s'ils sont cuits, ils ont les mêmes capacités nutritionnelles ?

Isabelle : Alors c'est vrai que quand on les cuit, ils perdent un petit peu de leur micronutriments à la cuisson. C'est vrai que par exemple, le brocoli, c'est bien de le manger un peu al dente, un peu croquant.

Alizée  : Ok.

Isabelle : Par exemple les aliments légèrement cuits ou à la vapeur légère, c'est mieux que des aliments qui mijotent pendant des jours et des jours. La ratatouille qui a mijoté pendant...c'est bon, mais il y a moins de micronutriments. Donc dans cet alimentation anti inflammatoire, oui, il y a les fruits et les légumes. Il y a aussi les bonnes graisses, donc les bons acides gras. Parce que la graisse, c'est bon. Et la graisse, ça nous permet de moins vieillir. Du moins les bonnes graisses. Les bonnes graisses c'est quoi ? Ce sont les oméga 3, et les oméga 3 on les a dans tout ce qui est poissons gras, harengs, maquereaux, sardines, les petits poissons gras parce que s'ils sont trop gros, ils sont pleins de mercure, donc il faut, c'est pas terrible pour la santé le mercure. Donc voilà les petits poissons gras, les oméga 6, on en a aussi. Mais le problème des oméga 6, c'est qu'on en a un peu trop dans notre alimentation. Si vous voulez, ce qui compte, c'est les balances aussi. Et les rapports oméga 6, oméga 3 et oméga 6 certes, c'est bon pour la peau, mais il y en a un peu trop. Par exemple, c'est l'huile de tournesol, c'est toutes ces graisses qu'il y a dans l'alimentation transformée. Il ne faut pas trop en rajouter des oméga 6, mais par exemple, tout ce qui est oléagineux, les fruits à coque, tout ça, les graines, tout ça, c'est très riche en micronutriments. Il ne faut pas hésiter à en rajouter dans notre alimentation. Des bonnes protéines aussi. Les protéines, c'est important. Les protéines, c'est ce qui nous aide à fabriquer des cellules. Nos enzymes, elles sont faites à partir des protéines, des acides aminés. Donc il faut des protéines. Il y a les protéines végétales, les protéines animales. C'est vrai que les protéines végétales sont moins inflammatoires que la viande rouge, par exemple. Les protéines végétales, il y en a dans les haricots, dans les légumineuses, les lentilles, etc les pois chiche, les choses comme ça. Le resvératrol
dans le vin rouge. Mais il ne faut pas boire beaucoup parce qu'il y a l'alcool aussi qui est un petit peu mauvais pour la santé. Mais un petit peu de resvératrol. C'est une alimentation aussi, l'alimentation anti-âge, qui est une alimentation pauvre en sucres.

Alizée  : Est ce que ça concerne aussi le sucre des fruits ? Est-ce qu’il faut manger peu de fruits ?

Isabelle : Je dirais oui, mais les fruits, l'avantage par rapport à un morceau de sucre, c'est qu’ils amènent aussi plein de micronutriments. Donc on peut quand même manger des fruits, mais il ne faut pas manger dix fruits par jour. Mais bon, manger des fruits de saison, oui, c'est bien modérément. Tout est du bon sens et de la modération dans l'anti-âge, il faut se faire plaisir aussi également. Quand je dis pas de sucre, de temps en temps, vous pouvez manger une bonne pâtisserie aussi. Ce n'est pas ça qui va vous faire vieillir de dix ans, c'est juste prendre des habitudes au quotidien, des bonnes habitudes, et c'est s'octroyer du plaisir de temps en temps. Mais en mangeant des choses de qualité.

Alizée  : Je pense aussi qu'il ne faut pas culpabiliser quand on prend justement une pâtisserie parce que si on stresse en le mangeant...

Isabelle : Oui; si on la mange, on se dit voilà, elle va faire beaucoup de bien. Voilà. Et essayez de choisir une pâtisserie, pas le truc industriel sous vide. Essayer de se faire plaisir avec quelque chose de bon, de beau à regarder, de bon et de qualité quand même. Voilà c'est, tout ce qu'on met dans son corps. Il faut respecter son corps, donc tout ce qu'on met dans son corps, il faut savoir qu'on est ce qu'on mange, on est ce qu'on respire, on est ce qu'on pense. Donc voilà, ayons des belles pensées. Nous mangeons des bonnes choses et notre corps va nous remercier, c'est sûr. Donc dans le sucre, oui. Éviter les sucres rapides qui font trop monter trop vite l'insuline. Parce que l'insuline, c'est vraiment un facteur de vieillissement cutané. Et on voit bien les gens diabétiques qui ont des problèmes avec le sucre. Ils vieillissent plus vite mais pas qu’ à l'extérieur aussi les articulations, puis le foie, le surpoids etc Donc ça, tout ça, c'est à éviter. Il faut éviter une alimentation trop acide, mais quand on mange beaucoup de légumes et de fruits on équilibre notre pH, notre équilibre acide de base, donc tout ça, ce sont des bonnes habitudes à prendre.

Alizée : Ça me fait penser aussi aux électrolytes. Il y en a qui en boivent pour avoir une meilleure hydratation, alors je n'y connais rien du tout. Est ce que vous conseillez les électrolytes ?

Isabelle : Moi, je conseillerais plutôt peut être à des sportifs qui transpirent beaucoup et qui perdent beaucoup de minéraux. C'est vrai qu'il faut, il y a des minéraux qu'on perd dans la transpiration et peut être que c'est plus pour ça que ça va être indiqué pour des gens qui transpirent beaucoup et qui font beaucoup de sport. L'eau simple ne suffit pas à remplacer tout ce qui a été éliminé. C'est une bonne idée pour ça, je pense.

Alizée  : Merci pour ça. L'avant dernière question, c'est : quelle est votre routine skincare à vous ? La routine de base que vous vous mettez toute l'année.

Isabelle : Alors, la routine de base. Déjà, je me nettoie bien la peau, je me démaquille bien, toujours. Je vais mettre toujours une vitamine C parce que bon, moi j'ai aussi des tâches, j'ai quand même 54 ans. Bon, j'ai quand même des petits signes de vieillissement cutané et notamment de photo vieillissement. Comme je vous le disais tout à l'heure, j'ai un peu abusé du soleil quand j'étais jeune et c'est maintenant à partir de 40 ans que j'ai commencé à voir les méfaits. C'est pour ça, on voit pas tout de suite, donc on fait pas attention. C'est pour ça; à 20 ans faites attention quand même. Et donc je mets une vitamine C et moi j'ai une peau plutôt épaisse et grasse, donc je ne vais pas mettre... Et ce qui est bien pour moi d'ailleurs en vieillissant, puisque ça protège des rides, je n'ai pas trop de rides pour mon âge. Du coup, je mets plutôt des actifs comme la vitamine A, comme le rétinol, comme les acides de fruits qui vont un peu réguler cet excès de sébum. Je vais mettre une crème aussi à l'acide hyaluronique pour hydrater ma peau. Et toujours, surtout en période estivale je vais mettre un écran solaire avant de sortir, mais pas que sur mon visage. Si j'expose... par exemple mon décolleté, s’il est exposé je vais en mettre aussi sur mon décolleté et les mains. Parce que les mains aussi, on n'y pense pas. Mais les mains vieillissent, elles vieillissent parce qu'elles sont exposées tout le temps. On les met dans l'eau, on leur met des produits. Elle souffre beaucoup nos mains et elles vieillissent. La peau des mains vieillit et c'est une demande aussi en esthétique, parce que c'est vrai, si on a un visage impeccable mais qu'on a un cou et un décolleté... Ça se voit et les mains souffrent et il faut les protéger du soleil.

Alizée  : C'est vrai qu'on voit parfois des photos de personnes qui ont très bien vieillit du visage, mais qui ont des marques au niveau du cou et au niveau des mains. Et ça, ça pardonne pas entre guillemets.

Isabelle : Mais oui, ça fait un contraste... On se dit qu'il y a un truc qui ne va pas...

Alizée  : Ma dernière question, est-ce que vous auriez trois conseils à donner pour bien vieillir ? Bon, je pense qu'on a déjà globalement compris. Mais si une personne vous regarde et qu'elle a entre 25 et 30 ans et qu'elle doit retenir trois choses pour vraiment veillir de la meilleure des façons, qu'est ce qu’elle peut faire ? Si elle peut pas tout mettre en place tout de suite parce que ça fait beaucoup, ne plus boire d'alcool, ne plus fumer, ne pas se coucher tard...Si vraiment il y a trois choses qu'elle peut mettre en place.

Isabelle : Alors je dirais l'alimentation déjà d’une, en facteur intrinsèque et en facteur extrinsèque, je dirais se protéger du soleil quand même. Mettre une protection solaire, prendre l'habitude de se protéger et en troisième, je vais encore dire quelque chose un peu intrinsèque, c'est cultiver la joie. Parce que la joie, quand quelqu'un est joyeux, quand quelqu'un est heureux, eh bien, il paraît plus jeune. Je pense que ça fait du bien à sa santé, donc relativiser des choses et être dans la joie, voilà.

Alizée  : C'est véridique ? Ça a été prouvé ? Enfin, entre guillemets. Les gens vieillissent mieux quand ils sont heureux ?

Isabelle : Je pense qu'en épigénétique, on a montré pas mal de choses. Notamment, on a peut être montré l'inverse, c'est à dire l'effet du stress sur le vieillissement. Mais oui, le fait d'être détaché un peu des choses en les méditant, par exemple. Ils rajeunissent quand ils méditent. C'est une philosophie de vie, mais c'est oui, oui, le fait d'être joyeux, le fait d'être dans l'instant présent. C'est juste la méditation de ne pas penser à hier, ne pas penser à demain, parce que ça, c'est de l’anxiété. Tout ça fait que je pense, on vieillit mieux et en meilleure santé et en apparence, je pense aussi que ça doit se voir.

Alizée  : Très bien et bien merci beaucoup c'était super intéressant.

Isabelle : Mais avec plaisir.

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