[ PODCAST ] INTRODUCTION AU BREATHWORK

J'ai eu le plaisir d'échanger sur la pratique du breathwork avec Mathilde Gallo. Ensemble nous voyons en quoi cela permet d'améliorer son bien-être, de se libérer d'émotions bloqués et aide à prendre conscience de son corps.

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 Alizée : Et bien bonjour Mathilde.

Mathilde : Bonjour Alizée.

Alizée : Merci d’être ici aujourd’hui. On va parler du Breathwork. Est-ce que tu peux commencer par te présenter s’il te plaît ?

Mathilde : Oui, je m’appelle Mathilde, j’ai 29 ans, j’habite à Lyon. Je me suis formée au Breathwork en début d’année 2023. J’ai déjà été entrepreneur, puis salarié et là je redeviens entrepreneur.

 Alizée : Ok. Est-ce que tu pourrais nous expliquer comment est venue cette démarche pour que tu assistes à du Breathwork et que tu aies envie d’enseigner cette discipline ?

Mathilde : Oui, alors en fait, le Covid a un peu bousculé mes pensées entre guillemets. Mon système de croyance, ma façon de voir la vie. Je pense que ça a été le premier déclencheur et j’ai commencé à m’intéresser à tout ce côté holistique et notamment au Breathwork. Donc j’ai commencé avec un praticien à Lyon. J’ai fait plusieurs sessions avec lui.

Alizée : Ça t’as plu et tu as eu envie d’approfondir ? 

Mathilde : Oui, effectivement ça m’a plu. C’était assez bouleversant la première session, alors que je n’attendais pas grand chose. C’était assez marrant parce que le mec m’a dit “Pourquoi vous venez là ?” et je lui ai dit  “Je ne sais pas trop, pour tester”, et il m’a dit “Mais il n’y  personne qui fait ça !” 

 Alizée : Ah bon ? J’aurais fait pareil que toi ! *Rires*

Mathilde : Et du coup il me dit ça, il creuse, il creuse, il ne trouve pas et finalement la session s’est passé. Effectivement, il s’est passé des choses donc c’était assez bouleversant. Lui il avait une certaine façon de pratiquer. Il m’a demandé de faire trois sessions, de m’engager à faire trois sessions. Évidemment, si je voulais m’arrêter à une, je pouvais. Mais du coup, j’ai fait trois sessions avec lui et après j’ai refait une session avec Chloé Bloom. Après, je me suis formée que avec Chloé Bloom. 

Alizée : Ok, d’accord. merci pour cette présentation. Est-ce que maintenant tu pourrais rentrer un peu plus dans le détail ? Qu’est-ce que c’est que le Breathwork ?

Mathilde : Oui, donc le Breathwork, littéralement le travail par la respiration. Donc il y a beaucoup de choses dedans. Il va y avoir les Prayanama, la respiration, la méditation, la cohérence cardiaque… on peut inclure tout ce qu’on veut qui nécessite de la respiration. Mais moi, ce que je pratique et les expériences dont je parle, c’est le “Breathwork somatique” ou le “Breathwork rebirth”. On a aussi de l’holotropique mais ça, je ne l’ai jamais fait. Ça va être de la libération émotionnelle par la respiration. On va respirer par la bouche. C’est une certaine respiration avec de la musique et quelqu’un qui va faciliter le travail pour être emmener dans un état de conscience modifié. Cet état va mettre le cerveau en mode off. Évidemment on est conscient. Enfin, on est conscient mais pas conscient. Un peu comme en hypnose. Et, on va laisser la parole au corps, faire remonter les émotions. Ça peut être des émotions agréables ou désagréables. Tout dépend de ce qu’on a besoin de libérer, ce qu’on est venu libérer ce jour là. 

 Alizée : On peut choisir ce qu’on veut libérer ou ça vient comme ça ? 

Mathilde : Alors on peut poser une intention, moi souvent je demande de poser une intention, enfin propose, évidemment pas d’obligation. Mais souvent on ne choisit pas justement, c’est le corps qui va choisir ce qu’il a besoin de libérer. Donc parfois on sait ce qu’on libère, parfois on ne sait pas, mais dans tous les cas on libère. 

Alizée : Et comment se déroule une séance ? Ça dure combien de temps ?  Est-ce qu’il y a plusieurs phases dans la séance ? 

Mathilde : Tout à fait, oui. Une séance ça dure environ deux heures et demi/trois heures, ça va dépendre. 

Alizée : Ah oui c’est intense. 

Mathilde : Oui, on ne fait pas ça toutes les semaines. Ce n’est pas comme un cours de yoga ou une méditation où on peut le faire tous les jours. Un Breathwork, le premier on va le faire et il faut au moins attendre trois semaines /un mois pour en faire un second. 

Une session va se dérouler en trois phases. Il va y avoir une phase d’accueil, d’explication, où l’on rappelle notamment les contre-indications. Je le préciserais mais c’est très important. Le Breathwork, on ne fait pas ça n’importe comment ni à n’importe quel moment. Il y a une petite préparation, mais il y a aussi surtout des contre-indications qu’il faut respecter. Donc voilà on  remet le cadre, on répond aux questions.

 Alizée : On rassure. 

Mathilde : Oui voilà, on rassure, on pose le contexte. On peut boire une petite tisane, une infusion qui va faciliter le travail. Après, du coup, il va y avoir la respiration, c’est entre quarante-cinq minutes et une heure. C’est quand même assez long, mais ça passe très vite quand on respire. On fait aussi donc de la respiration avec de la musique, avec une playlist que j’ai réalisé.

Alizée : En fait, la musique ça permet de respirer sur le rythme ? 

Mathilde : Non. C’est une respiration qui va plutôt aider à passer dans un état de conscience modifié. Ce sont des musiques qui sont assez énergiques, un peu de transe. 

Alizée : Ah j’aurais pas cru ! J’aurais pensé à des musiques relaxantes. 

Mathilde : Non, ce n’est pas très relaxant. Enfin, on est relaxé après. Mais ça va être assez challengeant. Ça va vraiment dépendre de soi. Il y a des expériences qui sont très douces, et puis d’autres très difficiles avec des pleurs, des cris, de la colère qui ressortent. Ça va vraiment dépendre de ce qu’on va travailler. Donc ce n’est pas forcément très calme. On est allongé, on est calme, bon on peut aussi bouger pendant la session, mais émotionnellement c’est assez challengeant. 

 Alizée : Et la troisième étape ? 

Mathilde : C’est une phase de retour au calme. Il va y avoir d’abord un petit bain sonore. Donc là, on va plutôt passer sur des musiques plus douces, plus tranquillisantes. On peut jouer des instruments. J’ai acheté une flûte, mais je n’en joue pas encore très bien *Rires*. Je mets des bâtons de pluie aussi. C’est aussi un moment où je peux apporter un petit soin avec un bol ou des huiles essentielles et de l’eau de rose pour faire respirer des odeurs, pour apaiser, pour un retour au calme. Après les participants reprennent un peu conscience, se rasseyent. Après ça, on va pouvoir échanger. Le but ce n’est pas de faire une psychothérapie, mais ça va être de faire un petit retour d’expérience et vérifier que tout va bien parce que parfois ça peut être très challengeant. Si ça ne va pas on peut faire des choses pour remettre un peu de joie. Après j’explique le processus d’intégration, parce qu’une session de Breathwork c’est une partie du travail, mais il va y avoir tous les jours qui suivent un processus d’intégration pour intégrer ce qu’il s’est passé. 

Alizée : Et quels sont les bénéfices à court terme et à long terme ? 

Mathilde : Alors, à court terme, après une session de Breathwork on se sent quand même bien. Pendant pas trop, ça dépend de ce qu’on vit mais…

Alizée : On se sent plus léger ? 

Mathilde : On se sent plus léger, on se sent vraiment relaxé, un peu aussi dans les vapes, dans les nuages. Dans les quelques jours après, on peut être très fatigué. C’est le processus d’intégration quand on est fatigué, donc c’est le moment d’essayer de se reposer. Evidemment, chacun a sa vie, son emploi du temps, mais on essaye du mieux qu’on peut de se relaxer et de se reposer. 

 Alizée : Oui je vois, laisser le corps récupérer, essayer de ne pas aller faire un marathon…

Mathilde : Oui voila exactement. Après cette phase peut aussi être très énergique. Moi j’ai déjà eu des phases après le Breathwork où je saute de partout, mais est-ce que c’est vraiment de l’énergie ou plutôt de l’excitation ? Il y a quand même une nuance entre les deux. Et après, à terme, on se défait pour moi de croyances, on libère le corps. On prend conscience ou pas de ce qu’on a libéré. Il y a des Breathwork où je commence à comprendre ce que j’ai libéré et il y en a d’autres où je ne suis jamais très sûre. Il y en a qui savent ce qu’ils ont libérés après la session, moi ce n’est pas mon cas donc je ne peux pas trop parler de ça. 

Alizée : Mais est-ce que c’est important ? 

Mathilde : Non. Ça fait toujours le travail. C’est juste qu’on aime bien conscientiser, mettre des mots. Je pense que c’est quand même intéressant parce que, avoir conscience de ça, ça permet de l’ancrer et de s’en rendre compte, mais ce n’est pas indispensable. Et surtout, si on en n’a pas conscience comme moi, c’est pour une raison. Donc, on aura conscience de ce qu’on a travaillé plus tard. Ça viendra à un moment. Mais dans tous les cas ça a travaillé au niveau inconscient, au niveau subtil et si ça ne redescend pas au mental tout de suite, ce n’est pas grave. 

Alizée : Et est-ce que tu sens quand tu as besoin de refaire une session ou est-ce qu’on peut faire une seule session de Breathwork et on voit déjà des résultats ? 

Mathilde : Alors, pour moi, ce n’est que mon avis, une session c’est très bien c’est déjà pas mal, mais ce n’est pas suffisant. 

 Alizée : C’est le début du travail. 

Mathilde : C’est le début du travail, c’est ça. C’est comme dire “Je suis allée faire une session d’hypnose, je n’en referai plus jamais”. Oui, c’est très bien d’avoir fait une séance d’hypnose, mais si on veut faire un travail en profondeur, bah non enfait, ça ne suffit pas. Donc ça dépend de ce qu’on recherche, ça dépend de son envie ça dépend aussi de son budget évidemment. Mais pour moi il faut en faire quelques-unes. Il ne faut pas en faire tous les jours, mais plus on libère et plus on se lâche aussi. 

Alizée : En fait, c’est un travail constant. 

Mathilde : Voilà. Mais il y a aussi un truc, c’est que ce n’est quand même pas très commun comme respiration, c’est une respiration par la bouche. On n’a pas forcément l’habitude de respirer par la bouche. Il y a des réactions physiques au Breathwork qui ne sont pas très agréables. On peut avoir chaud, froid, des fourmis dans les mains… on peut aussi avoir de la vasoconstriction donc les membres se figent un peu. C’est tout un nouveau système qu’on ne connaît pas en fait, on est dans l’inconnu et ça ne nous arrive jamais d’avoir ça. Donc pendant la première session, on peut aussi être dans un pôle d’ajustement et on ne va pas se lâcher complètement, surtout dans notre société pleine de mental, de contrôle, etc. Là, on perd le contrôle, il y a des symptômes physiques, donc la première session on ne va pas forcément aller tout au bout du truc. 

Alizée : Et quand commencer ? Et qui ne doit jamais commencer ? 

Mathilde : Alors, il faut commencer quand on en a envie et je vais te donner les contre-indications. Donc, femme enceinte ou allaitante. 

 Alizée : D’accord. Parce que ça peut perturber..?

Mathilde : En fait, quand on respire en Breathwork, on va modifier les échanges gazeux dans le corps. O2 et CO2. Tu respires, tu as de l’O2 qui rentre, du CO2 qui sort. Et bien là, tu vas le faire par la bouche donc tu vas avoir une respiration qui n’est pas naturelle, donc ça va modifier ces échanges dans le corps. La respiration peut alors agir sur beaucoup de choses, donc une femme enceinte ou allaitante ça peut agir sur son bébé, et ce n’est pas ce qu’on veut. Ensuite, les personnes qui ont un glaucome, du diabète de l’asthme, toujours pour la même raison. Pour l‘asthme c’est si on a des crises sévères. Si on en a seulement eu étant enfant ça ne pose pas de problème. Aussi les personnes atteintes d’un stress post-traumatique mais pareil, c’est vraiment le stress post-traumatique avec les symptômes qui lui sont liés. Être sur le qui-vive, ce genre de chose. Ensuite tous ceux qui ont eu un AVC, une chirurgie récente…les épiléptiques, et les personnes ayant un cancer aussi. Le Breathwork ne va pas aggraver le cancer, mais il vaut mieux éviter car comme je l’expliquais ça peut avoir un effet sur les échanges gazeux. Il est préférable de rester prudent. Moi en tout cas, je ne le ferais pas. Je ne pratique pas le Breathwork avec des mineurs non plus personnellement, je pense qu’il y a un temps pour tout dans la vie.

Alizée : Très bien. Donc ça, c’était la deuxième partie. La troisième partie c’est plus, toi vraiment par rapport à ton travail sur le Breathwork. Est-ce que tu te sens plus alignée ou plus consciente de ton corps ? Ou plus généralement, qu’est-ce que ça t’a apporté dans ta vie à toi, dans ton corps, dans ton bien-être ? 

Mathilde : Je fais beaucoup de choses, donc après, est-ce que c’est le Breathwork ou pas ? Ce qui est sûr, c’est que le Breathwork ça a vraiment changé ma vie, déjà parce  je veux en faire mon métier. 

Alizée : Donc tu es convaincue de la pratique ? 

Mathilde : Oui voilà, je suis convaincue de la pratique. après moi, je suis très contrôlante, très mentale, ce genre de choses, donc j’ai peu de clés sur ce qu’il se passe pendant mes sessions. Ce qui est sûr, c’est que ma vie a complètement changé entre le début de ma pratique de Breathwork et aujourd’hui. J’ai eu des sessions aussi qui ont été très puissantes. Dans ces moment-là tu te dis que, franchement, pour qu’il t’arrives ça c’est que tu as vraiment libéré quelque chose, tu le sens. Donc oui, ça a changé ma vie sur pleins de points. Je vois que j’ai plus conscience de mon corps, que je l’écoute plus. Le corps enregistre tout ce qu’il se passe, tout l’émotionnel non vécu. 

 Alizée : On accumule. Puis après tu peux avoir un tout petit évènement qui va déclencher en toi une grosse réaction parce que tu as accumulé toutes ces émotions et du coup ta réaction est disproportionnée. 

Mathilde : Exactement. En fait tu te libères de ça, complètement. 

Alizée : Tu te réajustes. 

Mathilde : Exactement. Et tu fais du transgénérationnel aussi. Tu peux te libérer un petit peu de ton transgénérationnel…des mémoires passées…Enfin bref, c’est une super pratique. 

Alizée : Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ? Quelles sont les choses qui vont arriver pour toi dans les prochains mois ? 

Mathilde : Et bien du coup, je vais être à temps plein sur le Breathwork à partir de la fin d’année, donc on pourrait me souhaiter de pouvoir faciliter toujours plus d’espace, de pouvoir m’améliorer dans ma pratique, de donner de meilleurs soins, de plus en plus puissants et profonds, en respirant. 

 Alizée : On respire tous, donc il y a du potentiel. *Rires*. Ok très bien, je te remercie. 

Mathilde : Merci. 



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